À l’ère du numérique et des nouvelles technologiques, l’enfant a-t-il encore besoin de crayons, de pinceaux et de papiers ? La réponse est indéniablement, oui. Les chercheurs en neurosciences, les pédagogues et les psychologues sont catégoriques sur le sujet. Le coloriage joue un rôle clé pour le développement des enfants. En effet, lorsqu’un enfant dessine ou colorie, il fait naître bien plus qu’un simple gribouillis. Les aptitudes cognitives, la motricité fine, la créativité, l’autonomie, l’assurance sont renforcées. Apprentissage et coloriage sont donc intimement liés. Découvrez dans ce dossier les bienfaits du coloriage dans la vie de l’enfant.
Le coloriage pour renforcer l’assurance de l’enfant et favoriser son développement
Le coloriage fait partie intégrante du développement de l’enfant. Dès le bas âge, les nourrissons commencent déjà à barbouiller sur le sol. Selon les spécialistes, étaler ou répandre de la nourriture ou du sable aux quatre vents constitue un début de gribouillage.
En cela, le bébé prend conscience du fait qu’en faisant divers mouvements il a la possibilité de laisser des traces. Cette expérience fait naître de l’enthousiasme chez l’enfant. Cependant, les parents, eux, ont tendance à être plus réservés. C’est surtout le cas quand c’est de la nourriture qui est répandue partout. Alors, il vaut mieux encore que la peinture, les crayons et le papier prennent la place de la bouillie pour bébé.
C’est au cours de ces diverses étapes que se développe progressivement l’envie de dessiner. Elles sont communes à presque tous les enfants. Le papier permet au petit de laisser une trace tangible et pérenne. L’enfant est à la fois auteur et concepteur.
En faisant du coloriage, l’enfant concrétise ce à quoi, il a lui-même décidé de donner forme. Cela suit un processus de création qui lui est adapté. Son œuvre démontre preuve en main, ce qu’il est en mesure d’accomplir. Les enfants sont souvent fiers de montrer leurs dessins à leurs parents, de les commenter ou d’en faire cadeau. Ce n’est pas un hasard. D’ailleurs, offrir une œuvre que l’on a réalisée soi-même améliore l’estime de soi.
Colorier et dessiner développe la motricité fine de l’enfant
L’intérêt des enfants pour le coloriage se développe généralement tout seul. C’est généralement comme le fait de saisir un objet, de marmonner ou de se mouvoir à quatre pattes. C’est le besoin de faire des mouvements qui constitue le prélude du dessin chez l’enfant. Au début, il saisit le crayon dans son poing et effectue des mouvements en utilisant tout le haut de son corps. Ce sont des gestes qui développent progressivement sa motricité fine. Plus les mains sont entraînées, plus il acquiert de l’habileté. Lorsqu’il obtient des résultats, l’enfant est excité et fait preuve de persévérance.
Par ailleurs, ces mouvements permettent également d’améliorer la coordination œil-main. L’étape du gribouillage fait naître chez l’enfant une profusion d’images. Leur portée artistique peut paraître insignifiante, mais cette activité est en soi très importante. Barbouiller, griffonner, dessiner ou colorier a autant d’importance pour la motricité fine que marcher à quatre pattes l’est pour la motricité globale.
Le coloriage développe la réflexion rationnelle et analytique de l’enfant
Les aptitudes en motricités fines qui sont très pratiques. Cependant, le coloriage influe également sur le cerveau à travers la main. L’homme appréhende l’environnement qui l’entoure via sa perception tactile. Le mouvement a donc un lien intime avec la pensée. Certaines études démontrent qu’un enfant de maternelle qui possède de bonnes compétences en motricité fine obtient également de bons résultats aux tests d’intelligence et en mathématique.
En outre, avant de faire un dessin ou un coloriage, l’enfant doit d’abord réfléchir. Il choisit les principales caractéristiques de l’objet, puis trouve lui-même les formes pour l’illustrer. Les « bonshommes têtards » que les enfants en bas âge dessinent prouvent qu’ils reconnaissent l’importance de la tête et des membres. Ils utilisent également le gribouillage pour représenter une action réalisée par quelqu’un. Le jeune enfant parvient ainsi à illustrer un homme qui court ou une femme qui se tourne. Les enfants représentent ce qu’ils savent, ce qu’ils viennent d’apprendre ou découvrent lors du dessin. C’est l’expression d’une réflexion rationnelle et analytique.
Le coloriage a une grande importance dans la perception du monde et sa description. Il est donc logique que des aptitudes avancées dans ce domaine aient des répercussions directes sur l’apprentissage du langage. L’enfant fait face à son environnement à travers le coloriage. Il crée des symboles pour représenter des êtres vivants et des objets. Tous ces aspects du dessin aident l’enfant à cerner cette forme de communication qu’est la langue.
Par ailleurs, les illustrations peuvent également aider là où les mots font défaut. Grâce au dessin, l’enfant a la possibilité d’exprimer tout ce qui le touche ou le préoccupe. Cela se fait malgré les déficiences linguistiques ou le fait que le vocabulaire lui fait tout simplement défaut. Il pourra mieux exprimer ses sentiments, expériences ou remarques. De ce fait, le dessin peut donc être utile pour intégrer les enfants issus de l’immigration. Il peut aussi être utilisé dans le traitement de certains traumatismes.
Du gribouillage à l’écriture : le coloriage pour maîtriser l’art de l’écriture
Le coloriage permet à l’enfant d’illustrer un motif en élaborant des symboles équivalents. En cela, il lui permet de faire des descriptions linguistiques, de mettre en place des connexions importantes. Par ailleurs, certaines parties du cerveau sont également activées.
L’écriture ayant la même origine, il est alors probable qu’un enfant qui dessine beaucoup soit beaucoup plus à l’aise avec l’écriture. La plupart des enfants imitent dans leurs dessins, les adultes qu’ils voient écrire. Ces gribouillis n’ont souvent rien à voir avec des caractères. Pourtant, ils éveillent l’intérêt de l’enfant pour l’écriture libre et entraînent sa motricité fine.
Par ailleurs, à travers le coloriage, la prise en main du pinceau s’harmonise. Cela favorise un maintien plus judicieux en trois points (pouce, index, majeur). Cela crée des conditions d’apprentissage parfaites pour l’écriture. Il est d’ailleurs prouvé que dessiner régulièrement aide à bien écrire. C’est un point qui a son importance. En effet, même dans cette ère du digital, l’écriture s’apprend de façon manuelle. De même, la signature qui est faite manuellement est également primordiale. Elle constitue une preuve d’individualité et une caractéristique d’identification.
Le coloriage pour améliorer la créativité et l’autonomie de l’enfant
Le coloriage et le dessin étaient indiqués pour développer l’esprit créatif. La peinture et les crayons aident les tout-petits à exprimer leur créativité individuelle. Ils nourrissent leur capacité à concevoir quelque chose de nouveau.
Sans entraves ni intermédiaires, l’esprit imaginatif de l’enfant ne connaît aucune limite sur le papier. C’est la raison pour laquelle, les dessins des enfants ont autant d’ornements et de figures fantaisistes. Avec un papier et des crayons, ils créent à volonté des êtres et des objets aux pouvoirs insoupçonnés. Mieux, ils leur dictent leurs règles. Les possibilités illimitées qui s’offrent à l’enfant stimulent sa fantaisie. Elles lui permettent d’explorer les limites de l’imaginaire et de la réalité.
Même si les compétences figuratives du jeune enfant sont encore très restreintes, cela ne limite en rien son esprit créatif. Au contraire, les enfants lient une histoire à chacun de leurs dessins et les éveillent à la vie juste par la parole. Il arrive même qu’ils décrivent leur dessin tout en coloriant et en réagissant aux avis des autres.
Les images sont à la vue de tous et que plusieurs enfants peuvent participer en parallèle. Cela donne souvent lieu à des projets collectifs. Ces interactions permettent d’améliorer les compétences sociales et l’esprit d’équipe des enfants.
Colorier et dessiner développent l’intelligence de l’enfant
Le coloriage et le dessin font appel à des données visuelles, motrices et sémantiques. Elles activent différentes zones du cerveau. Cela se fait aussi bien dans l’hémisphère gauche que dans le droit. La partie gauche du cerveau est associée à la pensée logique et analytique. La partie droite quant à elle est dédiée aux mouvements, aux associations et à la créativité. Lorsque l’enfant exerce une activité artistique, il fait appel à des aptitudes issues de diverses régions du cerveau. Cela lui permet d’exercer ses capacités cognitives. Ces dernières sont réputées essentielles au développement de l’intelligence.
Une étude a été menée en ce sens par des chercheurs de l’université d’Erlangen. Elle prouve que grâce à la résonance magnétique, le coloriage modifie effectivement le fonctionnement du cerveau. En outre, d’autres études ont également prouvé qu’il existe une relation significative entre l’intelligence d’un enfant et ses compétences en dessin. La relation est évidente. Plus les enfants font des dessins détaillés, plus leur quotient intellectuel est élevé à l’âge de 14 ans. Ainsi, selon les scientifiques, la complexité des dessins d’un enfant va de pair avec ses capacités cognitives.
Par ailleurs, le dessin ne met pas uniquement en évidence le degré de développement cognitif de l’enfant. Cet exercice développe également son cerveau. Répéter les séquences de mouvement provoque l’automatisation des mouvements de l’enfant. Il peut ainsi se constituer un répertoire dans lequel il n’aura qu’à se servir.
Même à l’ère du numérique, les pinceaux et les crayons ont encore de beaux jours devant eux. Les outils de coloriage et de dessins sont vitaux et bénéfiques à la croissance de l’enfant. Ils sont un moyen formidable de stimuler son esprit créatif et ses performances motrices. Cet exercice leur permet d’acquérir de précieuses expériences, qui encore aujourd’hui sont très utiles. Ce qui prend vie sur le papier a de réelles conséquences positives sur l’existence de l’enfant. De plus, il est indéniable qu’admirer une peinture ou un dessin est toujours agréable.